Etes-vous le meilleur référenceur de France ?

Le journal du net a fait le buzz en demandant à un panel de pros d'élire le "meilleur SEO de France", tâche évidement difficile à relever. Cela a provoqué une large polémique et un peu de jalousie. J'ai donc décidé de lancer lesite le meilleur referenceur.com où tout le monde aura sa place.

Le besoin de reconnaissance n'est pas spécifique au monde du référencement, mais il est probablement plus prononcé dans ce milieu mal connu et composé de nombreux indépendants qui travaillent souvent seuls ou en petits groupes. Par ailleurs, l'esprit de compétition qui règne dans cette profession dont la préoccupation majeure est d'occuper la première position dans Google, rend plus sensible le problème des classements entre pairs.

Si l'on ajoute à ces deux éléments, l'intensité des échanges dans les espaces de discussions classiques et les réseaux sociaux, entre personnalités souvent fortes, on a tous les ingrédients pour un cocktail détonnant, d'autant que les référenceurs se regroupés dans des clans depuis les années 2003-2004. Avant cette époque, il existait un gros site d'information (abondance.com, édité par Olivier Andrieu) et la liste de discussion par email sur le référencement (dont j'étais à l'origine). Je modérais cette liste de façon à ce que les discussion ne tournent qu'autour des techniques de référencement. Les mises en cause personnelles étaient interdites, de même que les critiques des sociétés.Je me souviens avoir laissé passé uniquement une conversation autour d'une société de référencement qui avait envoyé des recommandés à des dizaines de sociétés concurrentes afin de les empêchait d'utiliser le mot "référencement" au motif qu'elle aurait déposé la marque "référencement". Le procédé paraissait tellement gros qu'il méritait d'être dénoncé. Mais, en général, aucune rivalité ne transparaissait à travers la liste, pas plus que dans les premiers apéros que nous avons organisé avec David Cohen.

Ce qui n'empêchait pas qu'existent grosso modo deux tendances: les passionnés du référencement qui en avait fait un métier et les commerçants qui avaient vu dans le référencement un marché en expansion et qui avaient la croissance comme priorité. Les choses étaient assez simples. A partir de 2003, plusieurs forums de discussion sont apparus autour desquels se sont agrégés des clans, qui ont commencé à s'affronter régulièrement. D'abord, autour de personnes: êtes-vous pour ou contre untel qui est le seul personnage vraiment visible dans le monde du référencement mais qui ne réalise jamais de prestations de référencement ? Puis, des rivalités sont apparues au moment du premier concours de référenceurs, certains ayant été accusé d'avoir été trop loin par d'autres. Cela était un prélude à l'émergence des divergences plus profondes, qui se sont crystalisées au moment de la première vague de blacklisting de Google: plusieurs groupes de référenceurs ont ainsi cherché à démontrer que certaines méthodes étaient légitimes et d'autres, qu'ils avaient raison et que les autres avaient tort. On accusa certains référenceurs d'hypocrisie. On vit alors émerger deux expressions jusque là inédites: les black hats (les méchants référenceurs qui polluent Google pour arriver à leurs fins) et les white hats, les gentils référenceurs qui respectaient à la lettre les consignes de Google.

Les clans se sont agrégés autour de forum de discussion (Webmaster Hub, Webrankinfo....), puis autour de personnes, en particulier, au moment où les blogs se sont imposées comme sources d'informations concurrentes d'Abondance sur le référencement. Plus le référencement se développait en tant que marché, plus nombreux étaient les freelances qui tentaient d'en faire une profession, plus vif le besoin de s'intégrer dans une communauté virtuelles se fit ressentir. Bref, petit à petit, des communautés virtuelles de référenceurs et des clans rivaux se sont formés, dont les rangs se sont renforcés au fure et à mesure que le nombre des professionnels du référencement augmentait.

On imagine que dans ce milieu ou les rivalités et l'esprit de compétition prévalaient, un classement ne pouvait que mettre le feu aux poudres. Le classement des 5 meilleurs référenceurs n'était pas encore connu que les discussions, le bad buzz et les affrontements par Tweets ou posts interposés s'étaient multipliés. Alors lorsque le classement a été connu et que chaque clan a vu que les représentants de son clan n'étaient pas présents ou classés derrière ceux d'un autre clan, les discussions ont explosé de même que les tweets et le nombre de commentaires dans les blogs.

Les blogueurs spécialisés dans les coups de gueules ou les mises au pilori de ceux du clan d'en face, se sont fait une joie de jeter de l'huile sur le feu du classement.

Ces discussions partisanes, parfois animées par la jalousie, étant stériles, j'ai pris le parti de n'en prendre aucun et de tourner en dérision ces rivalités. En prenant soin de féliciter les lauréats du classement, j'ai créé un site judicieusement nommé "Le meilleur référenceur.com" sur lequel tout référenceur pourrait s'inscrire et avoir son prix de "meilleur référenceur". Comme à l'école de fans, tout le monde aurait son prix et les perdants n'auraient pas besoin de dénigrer les gagnants pour obtenir une reconnaissance, fut-elle très symbolique.

Voici la reconnaissance symbolique que j'avais imaginée. Si vous vous appeleliez Michel Martin, que vous vous étiez inscrit dans cet annuaire et que vous tapiez "Michel Martin est-il le meilleur référenceur de France ?", Google répondrait "Oui, Michel Martin est le meilleur référenceur de France" grâce à un système d'indexation aussi humoristique que subtil.

J'ai eu le malheur d'envoyer trois commentaires dans 3 blogs influents. Que n'avais-je pas fait, là ? L'un des 3 blogs était celui d'un lauréat du classement qui estima que ma démarche ternissait sa victoire et qu'elle ne pouvait être motivée que par l'amertume et la jalousie. Il décida de me tacler (le référenceur était également rugbyman) en dénonçant ma démarche négative et malsaine.

Que voulez-vous ? Lorsque des hommes veulent en découdre et ont l'habitude de s'abriter derrière internet pour le faire, rien en les arrête, même par un drapeau blanc.

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